Composée entre mai et août 1888 et créée le 17 novembre 1888, à Saint-Pétersbourg, sous la direction du compositeur.
– Andante – Allegro con anima
– Andante cantabile, con alcuna licenza
– Valse : Allegro moderato
– Finale : Allegro maestoso, Allegro vivace
On a fait à juste titre remarquer la curieuse progression qui se trouve dans la composition des symphonies et concertos de Tchaikovsky : au pessimisme sombre du premier mouvement, à la mélodie souriante, parfois sereine du second, succèdent la gaieté du scherzo et l’exubérance quasi populaire du finale. Cette ascension vers la joie – factice ou réelle – se retrouve dans la 5ème Symphonie.
Composée durant l’été 1888, cette oeuvre reflète les impressions ressenties par Tchaikovsky qui vivait alors dans sa propriété de campagne de Frolovskoe, près de Klin. Ce cadre « enchanteur » au dire du compositeur, lui inspire une oeuvre dont Brahms louait « la simplicité et la franchise ».
Cependant cette symphonie n’est pas exempte d’un certain pathétisme au moins dans le mouvement initial Andante, et Allegro con anima, que l’on écoutera en se souvenant de ces quelques lignes de Stravinsky : « Le pathétisme est pour Tchaikovsky une nécessité de nature qu’on peut ne pas aimer, mais qui ne prend pas la prétention d’un idéal d’art et, par conséquent, n’altère pas la direction générale de son oeuvre ».
On remarquera encore la part importante qu’occupe ici le sentiment religieux notamment dans le choral du second mouvement, Andante cantabile, et dans l’Andante maestoso qui précède le Vivace final.
Quant au reproche de vulgarité souvent adressé au musicien, on en fera justice en écoutant le glorieux déchaînement du Finale, ce mouvement que le compositeur lui-même, difficile autant que modeste, critiquait sévèrement. On en louera certainement la richesse sonore et le dynamisme après avoir été sensible à la grâce de la Valse qui anime l’Allegro moderato, c’est-à-dire l’avant-dernier mouvement.
Vue sous cet angle, la 5ème symphonie aura peut-être de quoi nous étonner à plus d’un titre.
Yves HUCHER
Nomenclature orchestrale :
3 flûtes (la 3ème jouant aussi le piccolo), 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, tuba, timbales et cordes.
Durée approximative : 50 minutes
Dernière exécution à Monte-Carlo : 15 juillet 2012 – Cour d’honneur du Palais Princier – Direction Pinchas ZUKERMAN