Composée en 1941 et créée le 15 août de la même année à Mexico par Carlos Chávez.
Si l’on a parfois du mal à se souvenir du nom des compositeurs mexicains, ils ne sont pas si inconnus que cela les Hallfter (Rodolfo, né en Espagne et frère d’Ernesto), Galido et autres Revueltas. Vue de notre vieille Europe, la musique mexicaine serait née avec le débarquement des conquistadores. Que l’on pense seulement à Juán Ortiz et l’on admettra que les guerriers pouvaient être aussi adroits dans le maniement des armes que dans celui de la vihuela. Mais c’est là oublier les pratiques musicales des civilisations précolombiennes, dont il n’est presque rien resté après trois siècles d’exactions sur les populations indigènes. Le compositeur s’est donc mué en archéologue pour révéler les vestiges de cette histoire tourmentée. Né à Guadalajara en 1912, membre du Grupo de los cuatro dont le nom évoque naturellement les Cinq russes et les Six français, José Pablo Moncayo a collecté rythmes et mélodies pendant plusieurs semaines à Alvaredo. Auteur de trop rares œuvres, de l’opéra La Mulata de Cordoba au ballet Tierra de temporal, il ne s’est jamais enfermé dans la quête d’un style « national ». Se référant à une musique originaire de la province de Veracruz, il écrivit Huapango à la demande de Chávez, qui avait dirigé, l’année précédente à New York, une suite de danses populaires arrangées par Gerónimo Baqueiro Foster. Contrairement à cette succession de Huapangos, la rhapsodie de Moncayo se révéla être une véritable composition. Avec Blas Galindo, Moncayo s’était rendu à Alvaredo où il avait collecté rythmes et mélodies pendant plusieurs semaines. « Expose d’abord le matériau comme tu l’as entendu », lui avait conseillé Candelario Huízar. « Et développe le ensuite en suivant ta propre pensée. » Traditionnellement caractérisé par son chant en voix de fausset, par le jeu de questions et de réponses, par les roulements de talons sur le sol, par le violon et les cordes pincées de diverses guitares, le huapango traditionnel devint donc un point de départ plutôt qu’un point d’arrivée, se détournant ainsi de ces nombreuses œuvres aspirant surtout à faire renaître la musique populaire. Présent à travers une combinaison de trois thèmes (Siqui siri, Balaju et El Gavilan), cette dernière était l’essence d’un art nouveau, ancré dans la géographie et l’histoire mexicaine, mais dépassant las questions d’authenticité au profit de la personnalité.
Vue de notre vieille Europe, la musique mexicaine serait née avec le débarquement de conquistadores et de guerriers comme Juán Ortiz, aussi adroits dans le maniement des armes que dans celui de la vihuela. C’est là oublier les pratiques musicales des civilisations précolombiennes, dont il n’est presque rien resté après trois siècles d’exactions sur les populations indigènes. Mais le compositeur s’est mué en archéologue pour révéler les vestiges de cette histoire tourmentée. Né à Guadalajara en 1912, membre du Grupo de los cuatro dont le nom évoque naturellement les Cinq russes et les Six français, José Pablo Moncayo a collecté rythmes et mélodies pendant plusieurs semaines à Alvaredo. Ecrit à la demande de Chávez qui avait dirigé l’année précédente une suite de danses populaires arrangées par Gerónimo Baqueiro Foster, Huapango se réfère à une musique de la province de Veracruz. Trois thèmes au moins (Siqui siri, Balaju et El Gavilan) empruntent au patrimoine mexicain. « Expose d’abord le matériau comme tu l’as entendu », conseillait Candelario Huízar. « Et développe le ensuite en suivant ta propre pensée. » Du huapango traditionnel, on devine le chant en voix de fausset, les questions et les réponses, les roulements de talons sur le sol, le violon ainsi que les cordes pincées des guitares, le ton populaire n’étant toutefois qu’un point de départ.
François-Gildas TUAL
Durée : 7 minutes environ
Nomenclature orchestrale : 3 flûtes (la 3ème jouant aussi le piccolo), piccolo, 2 hautbois, 3 clarinettes (la 3ème jouant aussi la petite clarinette), 2 bassons, 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba, timbales, percussions, harpe, cordes
Dernière exécution à Monte-Carlo : 2 octobre 2011 Auditorium Rainier III, Matheuz Diego, direction