– Non allegro
– Andante con moto (tempo di valse)
– Lento assai, Allegro vivace.
C’est sous la direction d’Eugène Ormandy que les Danses symphoniques ont été créées, à Philadelphie, le 3 janvier 1941. Serge Rachmaninov vivait depuis plusieurs années aux Etats Unis mais, comme beaucoup d’exilés, il gardait un profond attachement au pays de ses origines. On ne s’étonnera donc pas de trouver dans cette dernière œuvre majeure du compositeur, deux ans avant sa mort, une ambiance profondément russe. Ce lyrisme sombre et envoûtant se situe naturellement dans l’héritage de Tchaïkovsky et de tout un répertoire slave post-romantique, autour duquel la mort semble rôder sans cesse.
Par leur thème autant que par leur tonalité générale ces Danses sont proches de l’Ile des morts, un poème symphonique que Rachmaninov avait composé, plus de trente ans auparavant, en 1909, en s’inspirant du célèbre tableau de Böcklin. Ici, le principe de la danse permet une grande richesse d’approche en jouant sur une gamme variée de rythmes et de couleurs. Cela se manifeste en particulier dans la recherche de combinaisons instrumentales savantes, au sein d’un orchestre particulièrement puissant.
A l’origine les trois mouvements de ces Danses devaient s’intituler Midi, Crépuscule et Minuit mais Rachmaninov préféra se défaire de ces précisions illustratives, peut être pour laisser à chacun une plus grande liberté d’analyse du climat fantastique, tour à tour enivrant et inquiétant, qui marque cette œuvre dans son ensemble. Et puis ne peut-on pas reconnaître aussi dans ces Danses symphoniques le testament d’un musicien qui, avec la somptuosité d’un vocabulaire orchestral dont l’invention demeurait impressionnante, disait tout simplement ce qu’étaient les émerveillements et les angoisses d’une vie en suspens ?
Pierre Cadars
Nomenclature orchestrale :
2 flûtes – piccolo – 2 hautbois – cor anglais – 2 clarinettes – clarinette basse – 2 bassons – contrebasson – saxophone alto – 4 cors – 3 trompettes – 3 trombones – tuba – timbales – percussion – harpe – piano – cordes
Durée approximative : 35 minutes
Dernière exécution à Monte-Carlo : 25 juillet 2001 – Cour d’Honneur du Palais Princier – Yuri TEMIRKANOV, direction