I -Allegro moderato
II – Adagio
III – Finale : Allegro energico
Né en 1838 à Cologne, Max Bruch mourut à Berlin, à plus de 80 ans, laissant une œuvre abondante et diverse, très appréciée de son temps. Et qui dira jamais pourquoi Kol Nidrei, pour violoncelle et orchestre, et surtout le Concerto pour violon inscrit à ce programme, sont les deux seules compositions de Max Bruch que l’on connaisse encore ?
La puissance d’expression devrait pourtant permettre d’oublier l’inspiration exagérément romantique et l’influence trop visible de Mendelssohn. N’est-ce pas plutôt que Max Bruch, cadet de Bruckner, a vu sa renommée étouffée par la présence de Wagner, puis par la suprématie de Mahler et de Richard Strauss ? Quoi qu’il en soit, le 1er concerto pour violon peut souvent faire regretter de ne pas mieux connaître l’œuvre de son auteur : il soutient en effet la comparaison avec le Concerto de Mendelssohn, et se distingue par une solide structure avec ses trois mouvements dont les deux premiers s’enchaînent : Allegro moderato, Adagio et Allegro energico. Mais plus encore, cette œuvre est de celles qui, au milieu du XIXème siècle, vont ouvrir au genre du « concerto », une voie sinon nouvelle au moins ample. Depuis quelques temps, en effet, on semblait oublier que le « concerto » était à l’origine un dialogue d’égal à égal entre un groupe de solistes, puis un seul instrument, et l’orchestre. Après Torelli et Vivaldi, Haendel et Bach, Mozart et Beethoven, la virtuosité pure vient de jeter son clinquant sur de trop nombreuses œuvres sans profondeur : n’est pas Liszt ou Paganini qui veut !
C’est le mérite de Max Bruch d’avoir écrit, mieux qu’un « Concerto », une « symphonie avec violon principal obligé », ouvrant ainsi la voie à beaucoup d’autres qui, en notre siècle, ont rendu au concerto son intérêt et sa valeur propres.
Yves Hucher
Nomenclature orchestrale :
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, timbales et cordes.