I. Allegro ma non tanto
II. Intermezzo : Adagio
III. Finale : Alla breve
Composé durant l’été 1909, et créé le 28 novembre, à New York, par le compositeur ; il le rejoua le 16 janvier 1910, sous la direction de Gustav Mahler.
A l’automne de 1909, Serge Rachmaninov acceptait, avec beaucoup de réticence, de se rendre en Amérique, pour pouvoir s’offrir au retour, un secrétaire… et une automobile !
Le 28 novembre, il jouait son 3ème Concerto pour piano, spécialement écrit en vue de cette tournée, le compositeur l’avait appris, durant la traversée, sur un clavier muet, et le New York Symphony Orchestra, dirigé par Walter Damrosch, déchiffra sur des partitions manuscrites. Ce fut cependant un triomphe auprès du public qui réclama des « bis », le pianiste-compositeur « leva les mains pour faire comprendre que, si lui-même le voulait bien, ses doigts eux, s’y refusaient ». Le public se mit à rire et le laissa s’en aller.
Assez indifférent fut l’accueil de la critique qui trouva ce Concerto en ré mineur moins original que le précédent, et moins ferme dans les idées et les développements. Particulièrement sévère, le critique du Sun écrivait : « C’est la mélancolie de confiance en soi, mais elle n’atteint pas, comme chez Tchaikovsky, au sommet d’une passion tumultueuse… ».
Cependant, le 3ème concerto, libéré de la forme purement classique, répond en quelque sorte à une exigence dramatique, tout en conservant une grande unité par l’emploi de dessins mélodiques semblables et la persistance d’une cellule rythmique.
Si le premier mouvement, Allegro ma non tanto, peut sembler, avec ses deux thèmes, encore assez proche du mode traditionnel, l’Adagio, d’ailleurs intitulé Intermezzo, est une suite de variations où le thème se retrouve identique, mais se présente dans un « climat » différent. Le dernier mouvement, Alla breve, a le caractère d’une danse et conclut dans une apothéose lyrique.
Yves Hucher
Nomenclature orchestrale :
2 flûtes – 2 hautbois – 2 clarinettes – 2 bassons – 4 cors – 2 trompettes – 3 trombones – tuba – timbales – percussion – cordes.
Durée approximative : 44 minutes
Dernière exécution à Monte-Carlo : 16 juillet 2009, Cour d’Honneur du Palais Princier – Piano, Arcadi Volodos