I -Un poco sostenuto – Allegro
II – Andante sostenuto
III – Un poco Allegretto e grazioso
IV – Adagio – Allegro non troppo, ma con brio
Malgré les conseils pressants et les encouragements amicaux de Schumann, ce n’est qu’en 1875, à 42 ans, que Brahms « osa » écrire sa 1ère Symphonie. Il était donc en pleine possession de ses moyens lorsqu’il aborda cette forme musicale consacrée par d’illustres devanciers, en particulier par Beethoven, en qui Vincent d’Indy prétendait que se trouvait tout ce que Brahms devait écrire.
De fait, on est séduit ici par la volonté énergique, la pensée musicale d’une grande clarté logique, les facultés architectoniques et la maîtrise qui sont des qualités très beethovéniennes ; la tonalité de do mineur incite également au rapprochement avec le compositeur de la 5ème Symphonie, et la similitude – d’ailleurs toute fortuite – entre le dernier motif de la partition et le thème de l’Ode à la joie ajoute encore à ce rapprochement. Sans doute n’est-il pas sans intérêt de noter également que la 1ère Symphonie fut composée su l’île de Rügen où Brahms était venu passer ses vacances et où il retrouva le climat nordique de son enfance, dans un paysage de falaises crayeuses et déchiquetées, dont la sauvage beauté s’adoucit de teintes de la forêt toute proche.
Au long des quatre mouvements traditionnels, on remarque la tristesse du premier tempo traversé d’accents tragiques, la douceur du thème du mouvement lent, l’allure très brahmsienne du Scherzo dont le premier motif est soutenu des pizzicati des violoncelles, et l’animation du final après de pathétiques appels d’une gradation saisissante dans la péroraison.
Est-ce cette Symphonie, sans doute mûrie en secret durant des années d’un labeur obstiné que Hans de Bulow surnomma, non par moquerie mais en manière d’éloge, la « Dixième symphonie » ? On ne sait. Toujours est-il que Brahms avait pour cette oeuvre un penchant assez vif pour en réaliser un arrangement pour piano qu’il aimait à faire entendre à ses amis… pour mieux les préparer à l’audition.
Yves Hucher
Nomenclature orchestrale :
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 1 contrebasson, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales et cordes.