Ombromane, spécialiste des ombres chinoises et de l’ombromanie (ballet de mains chorégraphié), Philippe Beau est aujourd’hui l’un des rares artistes qui maîtrise cette technique. Depuis plus de 20 ans, il pratique la magie et manipule la lumière pour créer des spectacles. Performeur, créateur et conseiller artistique, il est devenu un spécialiste reconnu. Des metteurs en scène de cinéma, de théâtre et des chorégraphes font régulièrement appel à lui pour élaborer un travail spécifique autour des ombres et de la magie.
Pour le québécois Robert Lepage, il conçoit les séquences d’ombres chinoises du spectacle du Cirque du Soleil, KÀ, présenté en 2004 au MGM Grand de Las Vegas puis du Rossignol d’Igor Stravinsky d’après un conte d’Hans Christian Andersen, créé en 2009 au festival d’Aix-en-Provence. En 2013 il est conseiller historique pour le spectacle « Cartes 2, Coeur » de Robert Lepage, créé en 2013, pour lequel il met également au point les effets magiques.
Aux côtés de Philippe Decouflé, il crée certaines ombres de « Sombrero », spectacle présenté à Chaillot en 2007, puis interprète son spectacle d’ombromanie « le Ballet à dix doigts » dans « Désirs » que le chorégraphe monte en 2008 au Crazy Horse Saloon.
Philippe Beau est le conseiller en magie du spectacle « The Valley of Astonishment » de Peter Brook, créé en 2014 au théâtre des Bouffes du Nord. La même année, il crée les ombres du spectacle «The Shadow» (d’après le conte d’Hans Christian Andersen) avec Chilly Gonzales en tournée en Allemagne.
Pour le spectacle « Les ombres errantes », d’après un recueil de Couperin, présenté notamment à l’auditorium du Louvre et à l’Opéra de Bordeaux, il conçoit et interprète les jeux d’ombres exécutés aux côtés du pianiste Iddo Bar-Shaï.
Pour la scène nationale de Châlons-en-Champagne, La Comète, il crée en 2013 le spectacle « Magie d’ombres et autres tours », mettant en abyme ombre, illusion et cinéma. Artiste associé de La Comète depuis 2014, il y monte en 2015 le spectacle « Hommes aux mille mains, la magie Cocteau », joué entre autres au théâtre des Bernardines de Marseille.
En 2016, Il illustre en ombromanie, sur la scène de la Cigale, la chanson du rappeur français Hippocampe fou « J’rêve comme je respire ».
En 2017, il imagine, en collaboration avec la Gaité lyrique de Paris, une performance d’ombromanie avec une musicienne de thérémine.
L’OMBROMANIE, L’ANCÊTRE DU CINEMA
On appelle « ombromanie » ou « ombres chinoises » l’art de créer des ombres avec les mains. Cet art ancestral, fit son entrée sur les scènes du music hall à la fin du 19ème siècle. Peu avant l’invention du cinématographe en 1895 par les frères Lumière, de nombreux illusionnistes présentaient dans toute l’Europe des spectacles d’ombres chinoises avec des procédés de plus en plus perfectionnés et des images toujours plus proches de la réalité. Le public en raffolait. Puis, les appareils de projections complexes remplacèrent progressivement les traditionnels appareils d’éclairage, et la pellicule de cinéma les mains agiles des spécialistes des ombres. Quelques artistes comme le célèbre Trewey continuèrent à présenter leurs spectacles d’ombres mais l’attrait de la nouveauté et le succès du cinéma emportèrent l’adhésion du public. Les spectacles d’ombres n’ont jamais vraiment disparu mais leur nombre a fortement diminué. Philippe Beau ravive cette tradition et l’actualise pour le plaisir de chacun.
LE SPECTACLE DE PHILIPPE BEAU
Ce spectacle d’ombres est un ballet de mains chorégraphié avec virtuosité où les ombres de personnages et d’animaux se succèdent et se transforment à la vitesse d’un morphing. Il s’agit d’un véritable cinéma d’ombres où les silhouettes se créent au rythme des mouvements gracieux et fluides des doigts qui s’entrelacent.
Sa présentation élégante et sobre amène une réelle originalité et pose un nouveau regard sur cette discipline.